Alerte: La disparition des terres arables en Haït

Nous assistons aujourd’hui à une dégradation des terres sans précédent. De plus, le taux de disparition des terres arables est 30 à 35 fois supérieur que par le passé. La sécheresse et la désertification gagnent du terrain chaque année, contribuant à la disparition de 12 millions d’hectares et affectant les communautés pauvres aux quatre coins de la Planète (PNUD).
D’après l’UNCCD (Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification), d’ici 2050, 50 % des terres agricoles d’Amérique latine risquent de se désertifier. Les ressources en terre sont sous pression en raison de la demande croissante d’une population en augmentation et des incidences des changements climatiques. Les services écosystémiques qu’offrent la terre sont au point de rupture.

La superficie minimale absolue de terre arable nécessaire pour alimenter une personne de façon durable est de 0,07 hectare. En 1961, il y avait 0,45 hectare de terre pour alimenter une personne. En 2011, cette superficie s’était réduite pour atteindre à peine 0,20 hectare. Or, pour chaque produit que nous consommons, nous consommons aussi indirectement de la terre. Comment allons-nous faire face à une demande de nourriture en croissance continuelle alors que 52 % des terres utilisées pour l’agriculture sont modérément à gravement dégradées?
S’agissant d’Haïti, sa superficie totale des terres agricoles est d’environ 1.80 million d’hectares, dont plus de la moitié est adaptée à la culture (terres arables) (FAOSTAT, 2016). Cependant, nous assistons à une dégradation amplifiée de cette petite portion de terres arables dont dispose le pays suite aux principaux impacts des changements climatiques et suite à une fragilité du cadre institutionnel. Que faire?
Prenons l’exemple d’une zone comme la plaine fertile du Cul de sac, qui, depuis des décennies subit une urbanisation intense. La majorité des surfaces agricoles sont actuellement remplacées par des constructions en béton, or autrefois c’était une zone qui faisait la prospérité du pays.

Un peu plus loin, particulièrement dans les zones de Canaan, Jérusalem et Onaville, les sols subissaient déjà la dégradation, mais après le séisme de 2010 il y a eu une augmentation de l’expansion incontrôlée de ces zones qui auraient pu potentiellement être réhabilitées au profit de l’agriculture.
Ces phénomènes s’observent aussi dans une plaine très productive qui est celle de l’Arcahaie. On assiste de plus en plus à des constructions de maisons dans les surfaces agricoles, et on se demande jusqu’où ça doit aller avant que les autorités puissent y mettre des interdictions.
Il y a encore beaucoup d’autres endroits du pays où la dégradation des surfaces agricoles ne cesse d’augmenter, soit à cause des aléas climatiques, soit à cause des séquelles des séismes ou à cause de l’irresponsabilité de l’État.

De toute façon, nous pouvons encore freiner cette dégradation, car d’une manière ou d’une autre, l’agriculture joue un rôle important dans notre vie. Ainsi, les terres arables doivent être préservées et même restaurées. En protégeant la terre, capital naturel vital, nous pouvons avoir des incidences positives sur la sécurité des produits alimentaires et de l’eau tout en faisant face à la variabilité du climat. En adoptant des pratiques viables de gestion des terrres, nous pouvons renforcer la résistance de millions de personnes à travers le monde.
Osons dire non à l’urbanisation anarchique qui est une cause majeure de la disparition des terres arables. Appliquons correctement les mesures de conservation des sols. Chacun de nous peut faire quelque chose de concret, nous devons en être conscients!

Sources: https://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/sustainable-development-goals/goal-15-life-on-land.html
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.unccd.int/sites/default/files/documents/Land_in_%2520Numbers_FR.pdf&ved=2ahUKEwjEkYG0xKP2AhVmRDABHZgqBoc4ChAWegQIBRAB&usg=AOvVaw2VntImKmBtAPnoA1XbTfA5